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Reliés les uns aux autres (27/02/17)

Reliés les uns aux autres

On vient de m’offrir une nouvelle montre. La mienne ne fonctionnait plus et j’avais le choix entre une montre « classique » ou bien opter pour un « wearable» ; ces nouveaux objets connectés que l’on porte sur soi. Outre que cette montre me donne l’heure (ouf !), ses capteurs intégrés me permettent également de réceptionner tweets, courriels et SMS, m’indiquer le quai d’arrivée de mon train ou encore m’alerter si mon activité physique du jour s’est révélée insuffisante pour me maintenir en bonne forme… Bref, ma montre et moifilons le parfait amour même si, de temps à autre, nous nous séparons le temps de la recharge.  Au-delà de ce mariage de raison, cet objet connecté est aussi source de deux réflexions à l’heure où le marché des objets connectés est sans conteste l’un des plus dynamiques du moment et couvre tous presque les secteurs de nos vies : santé, bien-être, transports, logements… pour atteindre aujourd’hui 10 à 20 milliards d’objets  et, peut-être, d’ici à 5 ans, plus de 50 milliards d’objets.

 

La première de ces réflexions est à mettre en lien avec la promesse de nouveaux services portée par ces objets connectés. Ne doutons pas qu’il en sera question dans les années à venir mais remarquons que pour l’instant il est encore difficile de mesurer le réel potentiel d’amélioration de nos vies grâce à ces multiples objets tant l’effet « gadgétisation » bat son plein. Je ne peux m’empêcher de penser qu’un rideau de douche connecté, qui se ferme et s’ouvre grâce à un smartphone, qu’un bracelet qui nous alerte à quel moment il nous faut nous enduire de crème solaire pour éviter de rougir, qu’un oreiller couplé à notre smartphone pour nous réveiller au « bon moment » ou qu’une cafetière connectée à notre liseuse qui se met automatiquement en marche quand notre rythme de lecture baisse soient suffisants pour nous faire définitivement regretter le « monde d’avant ». Sans doute cet état actuel d’hyper « solutionnisme technologique» est-il normal du fait de l’engouement procuré par la technologie qui envahit presque nos objets quotidiens mais à l’avenir, ce qui importera, sera la capacité de ces objets à éviter l’effet « poudre aux yeux »  et de démontrer leur capacité à nous proposer de nouveaux services réellement pratiques et porteurs de véritables services. Pour réussir ce challenge, ces objets devront dépasser le stade de simples capteurs pour devenir des objets connectés ayant capacité à agir au sein d’un écosystème global de services et d’applications. En d’autres termes, créer des systèmes complets interconnectés et interopérables permettant aux protocoles d’échanger et partant de libérer tout le potentiel de ces technologies au service de ses concepteurs humains. Cette perspective technologique de lien entre tous les objets connectés n’étant pas sans soulever de véritables questions éthiques liées à l’utilisation des données personnelles collectées et à la sécurisation de ces objets encore très vulnérables aux actions de piratages.

 

La deuxième réflexion renvoi à l’idée d’hyperconnexion et de liens permanents entre les homes et les machines. Aujourd’hui, via une simple montre connectée, et demain grâce à notre corps, nous allons devenir de plus en plus lisibles, transparents et peut-être même modifiables. Après avoir transformé les objets qui nous entourent en entités communicantes, la logique numérique serait que nous devenions nous-mêmes des objets connectés grâce à des implants localisés sous la peau ou dans nos organes. Récemment, des salariés volontaires ont ainsi décidé d’opter pour une puce sans contact, placée sous l’épiderme, leur permettant de déverrouiller une porte ou échanger leurs cartes de visite. Ma montre connectée portée à mon poignet n’est rien à côté de ces nouveaux liens profonds, tatoués ou imprimés, destinés à faire de nous des êtres de plus en plus  connectés, au point d’avoir l’impression que les frontières de notre identité deviennent peu à peu poreuses et floues. C’est peut être à ce prix là que nous deviendront connectés et véritablement reliés les uns aux autres. Pour le meilleur comme pour le pire.

 

 

 

http://newatlas.com/slide-smart-curtains/47345/

http://www.fypeditions.com/resoudre-laberration-du-solutionnisme-technologique-evgeny-morozov/

http://www.latribune.fr/technos-medias/electronique/belgique-des-salaries-se-font-implanter-une-puce-electronique-sous-la-peau-636525.html

On vient de m’offrir une nouvelle montre. La mienne ne fonctionnait plus et j’avais le choix entre une montre « classique » ou bien opter pour un « wearable» ; ces nouveaux objets connectés que l’on porte sur soi. Outre que cette montre me donne l’heure (ouf !), ses capteurs intégrés me permettent également de réceptionner tweets, courriels et SMS, m’indiquer le quai d’arrivée de mon train ou encore m’alerter si mon activité physique du jour s’est révélée insuffisante pour me maintenir en bonne forme… Bref, ma montre et moifilons le parfait amour même si, de temps à autre, nous nous séparons le temps de la recharge.  Au-delà de ce mariage de raison, cet objet connecté est aussi source de deux réflexions à l’heure où le marché des objets connectés est sans conteste l’un des plus dynamiques du moment et couvre tous presque les secteurs de nos vies : santé, bien-être, transports, logements… pour atteindre aujourd’hui 10 à 20 milliards d’objets  et, peut-être, d’ici à 5 ans, plus de 50 milliards d’objets.

La première de ces réflexions est à mettre en lien avec la promesse de nouveaux services portée par ces objets connectés. Ne doutons pas qu’il en sera question dans les années à venir mais remarquons que pour l’instant il est encore difficile de mesurer le réel potentiel d’amélioration de nos vies grâce à ces multiples objets tant l’effet « gadgétisation » bat son plein. Je ne peux m’empêcher de penser qu’un rideau de douche connecté, qui se ferme et s’ouvre grâce à un smartphone, qu’un bracelet qui nous alerte à quel moment il nous faut nous enduire de crème solaire pour éviter de rougir, qu’un oreiller couplé à notre smartphone pour nous réveiller au « bon moment » ou qu’une cafetière connectée à notre liseuse qui se met automatiquement en marche quand notre rythme de lecture baisse soient suffisants pour nous faire définitivement regretter le « monde d’avant ». Sans doute cet état actuel d’hyper « solutionnisme technologique» est-il normal du fait de l’engouement procuré par la technologie qui envahit presque nos objets quotidiens mais à l’avenir, ce qui importera, sera la capacité de ces objets à éviter l’effet « poudre aux yeux »  et de démontrer leur capacité à nous proposer de nouveaux services réellement pratiques et porteurs de véritables services. Pour réussir ce challenge, ces objets devront dépasser le stade de simples capteurs pour devenir des objets connectés ayant capacité à agir au sein d’un écosystème global de services et d’applications. En d’autres termes, créer des systèmes complets interconnectés et interopérables permettant aux protocoles d’échanger et partant de libérer tout le potentiel de ces technologies au service de ses concepteurs humains. Cette perspective technologique de lien entre tous les objets connectés n’étant pas sans soulever de véritables questions éthiques liées à l’utilisation des données personnelles collectées et à la sécurisation de ces objets encore très vulnérables aux actions de piratages.